Comment mettre une piscine en hivernage ?

Pour les piscines situées en extérieur, le gel durant l'hiver est la première source de risque. Il peut endommager le filtre, les canalisations et même l'intégrité du bassin. Pour éviter tous ces désagréments, la mise en hivernage de la piscine devient indispensable. Qu'elle soit passive ou active, elle vous permettra de passer un hiver en toute quiétude et même de faciliter la relance de l'installation au printemps. Définition, objectifs et méthodes pour sa mise en place, et si nous voyions ensemble comment l'hivernage de votre piscine fonctionne ?
Hivernage de la piscine : de quoi parle-t-on exactement ?
Tout le monde n'est pas à l'aise avec le vocabulaire lié au milieu des piscines et des spas. Faisons donc avant tout un tour de la question de l'hivernage ainsi que de ses objectifs réels.
Définition et objectif de l'hivernage
L'hivernage d'une piscine, comme son nom l'indique clairement, est le fait de placer le bassin et toute l'installation en « mode hiver ». Plus précisément, la totalité de votre piscine va être mise à l'abri du gel pour la mauvaise saison ! Comme n'importe quel système hydraulique, vos canalisations, buses de refoulement ou même la pompe craignent le gel. De l'eau qui gèlerait à l'intérieur du corps de pompe la rendrait inutilisable. Il en va de même pour les skimmers qui restent très fragiles. Même le carrelage des abords du bassin, ou le fond, peuvent souffrir durant l'hiver. Les joints du carrelage peuvent se fissurer quand l'eau pénètre à l'intérieur sous forme liquide et que le gel augmente son volume.
Le premier objectif de la mise en hivernage de la piscine est donc simple : éviter que les intempéries ou le gel ne viennent causer des dégâts. Mais l'hivernage va plus loin que cela : il s'agit aussi d'une opération d'entretien saisonnier et d'une action qui va faciliter grandement la remise en route du système hydraulique au printemps et de rattraper l'eau verte de la piscine après l'hiver.
Quand débuter l'hivernage de sa piscine ?
Certains particuliers pensent à tort que cette action doit être exécutée dès lors que l'on n'utilise plus sa piscine. En fait, il existe une période très précise à partir de laquelle la mise en hivernage peut débuter. Ce moment, c'est lorsque l'eau du bassin passe sous la barre des 12°C et que cette température se stabilise dans le temps. En fonction de la région où vous habitez mais aussi de la qualité de l'arrière-saison que l'on connait, ce moment peut très bien être mi-octobre comme fin novembre ! D'une année à l'autre, cela peut varier de plusieurs semaines mais ce n'est pas grave.
Cette donnée de 12°C n'a pas été partagée au hasard, elle provient d'une étude sérieuse sur le meilleur moment de commencer l'hivernage. Nous savons en effet maintenant que les virus, bactéries ou même micro-algues prolifèrent bien plus rapidement dans un milieu dont la température excède 12°C. En débutant l'hivernage à partir de ce critère thermique, vous mettrez votre piscine en sommeil sans que ces microorganismes ne viennent tout perturber ! Ainsi, si vous commencez cette opération avec une eau trop chaude, vous favoriseriez la survie d'organismes microscopiques pendant l'hiver. Au printemps, ils auraient alors un environnement idéal pour proliférer.

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Hivernage passif ou hivernage actif ?
Maintenant que nous avons vu ce qu'était l'hivernage ainsi que ses enjeux, il est temps d'en comprendre la méthodologie. Et pour cela il existe deux options : la passive et l'active. Vous ne voyez pas la différence ? C'est normal, nous allons les voir toutes deux en détails !
Mise en place d'un hivernage actif
La méthode active de l'hivernage consiste à laisser tourner son système hydraulique au régime minimum durant toute la basse saison. Le principe s'inspire des ruisseaux qui, en conservant un certain débit, ne gèlent jamais même quand les températures sont négatives. Pour cela, vous devrez donc laisser tourner votre pompe et votre filtre au ralenti. Voici donc la méthodologie à suivre scrupuleusement si vous choisissez la méthode active :
- Prendre régulièrement la température de l'eau pour débuter l'hivernage quand elle sera sous les 12°C.
- Effectuer le nettoyage complet de votre filtre, de votre pompe, de vos canalisations et de votre bassin. Pour une efficacité maximale, nettoyez les lignes d'eau, le fond et effectuez un traitement choc au chlore. Cela permettra de supprimer le maximum de micro-organismes dans toute votre installation.
- Verser un produit d'hivernage dans le bassin puis laisser mélanger plusieurs heures. Ce produit va limiter le développement de microalgues, de tartre et de divers champignons durant l'hiver ou au retour de la douceur.
- Étendre une couverture de piscine spéciale hiver. Elle protègera l'eau contre les rayons du soleil et l'acidité des eaux de pluie.
- Au cours de l'hiver, surveiller de manière fréquente que le pH de l'eau soit stable (autour de 7,4), que le système de filtration fonctionne environ 4 heures par jour et que des micro-organismes ne se développent pas
Astuce : la méthode active reste risquée en ce qui concerne le gel. Pour éviter tout désagrément, un appareil nommé coffret hors-gel rallumera automatiquement votre pompe dès lors qu'il sentira que l'eau est prête à geler !
Mise en place d'un hivernage passif de piscine
Contrairement à la méthode active basée sur la continuité d'utilisation du système de filtration, la méthode passive se base sur son arrêt total durant tout l'hiver. Mais, bien entendu, il ne suffit pas de tout arrêter et d'attendre que les beaux jours reviennent pour que la méthode fonctionne ! Voici donc la méthodologie à suivre pour retrouver une piscine avec une eau de qualité dès le retour du printemps :
- Prendre la température de l'eau et ne commencer l'hivernage que lorsque celle-ci descend sous la barre des 12°C
- Comme pour la méthode précédente, procéder au nettoyage de l'ensemble du bassin (fond, parois, ligne d'eau) et du système de pompe et de filtration
- Effectuer un traitement choc au chlore pour supprimer toute trace de micro-organisme dans le circuit d'eau
- À l'aide d'un balai aspirateur de piscine ou d'une pompe vide-cave, vider une partie du bassin de son eau. Retenez que le niveau général doit se retrouver 10 centimètres plus bas que vos skimmers et buses de refoulement pour les laisser au sec
- Stopper le circuit d'eau puis vider entièrement les canalisations, le filtre et la pompe de leur eau. Cette action doit être faite avec le plus grand soin car le moindre reste d'eau peut écraser un joint torique en gelant ou même fissurer une pièce métallique !
- Verser le produit d'hivernage de la même manière que pour la méthode active
- Placer les différents caches sur les parties sensibles : gizmos dans les skimmers, flotteurs en diagonale dans le bassin, bouchons étanches dans les buses de refoulement
- Étendre une couverture d'hiver à la surface de votre piscine
Bon à savoir : Les gizmos, parfois orthographiés gizzmos, sont des flotteurs d'hivernage pour piscine en forme de bouteille à installer dans les skimmers. Leur utilité est simple : compressibles, ils vont encaisser une grande partie de la pression exercée par l'eau gelée. Cela va permettre de diminuer grandement les risques de casse au sein de vos skimmers !
Choisir le type d'hivernage à mettre en place chez soi
Vous connaissez désormais les deux moyens de faire hiverner votre piscine, mais savez-vous lequel vous allez devoir choisir ? Ce choix ne se fait pas à la légère car il aura une incidence sur la qualité qu'aura votre matériel au moment de l'arrivée du printemps. Nous allons passer ensemble en revue les différents critères sur lesquels vous devrez baser votre choix.
Le climat de votre région
C'est le critère le plus évident puisque votre piscine, qui est située en extérieur, va subir les intempéries durant l'hiver. La problématique est somme toute assez simple. Si votre région connait un climat doux et ensoleillé en hiver, alors la méthode active est possible en ce qui concerne l'hivernage de votre piscine.
Par contre, si vous êtes situé en altitude ou que vous subissez un climat plus continental, ou froid, alors la méthode passive sera celle dont vous aurez besoin. La fréquence et la force des gelées jouent alors un rôle fondamental.
Voyons ce principe avec deux exemples parlants. Une personne possède une piscine à Nice et une autre à Strasbourg.
Températures à Nice en hiver
Mois | Températures minimales | Jours de gel mensuels |
Décembre | 6°C | 1 |
Janvier | 5°C | 1 |
Février | 6°C | 0,5 |
Températures à Strasbourg en hiver
Mois | Températures minimales | Jours de gel mensuels |
Décembre | 0°C | 15 |
Janvier | -1°C | 22 |
Février | -1°C | 20 |
Avec ces deux tableaux, vous comprenez que les températures que connaissent ces deux villes françaises en hiver ont une importance cruciale dans le choix du type d'hivernage à mettre en place. La fréquence et la force des gelées à Strasbourg vous obligeraient à choisir l'hivernage passif. À Nice, par contre, le gel est tellement rare et si faible que l'eau de votre piscine ne connaitrait quasiment aucun risque de gel avec la méthode active. Pensez tout de même à installer un coffret hors-gel en cas de surprise météorologique !
L'existence d'un local technique abrité
C'est un critère souvent délaissé par les utilisateurs de piscine qui a pourtant une vraie importance. Si votre pompe hydraulique et votre filtre sont à l'air libre, il y a un risque de gel même si la température absolue est positive. L'explication ? Le vent, tout simplement ! Située dans un courant d'air, votre pompe peut geler si le vent est assez fort pour faire chuter la température à son contact. La présence d'un local technique abrité peut suffire à éviter que les canalisations ne gèlent. Sur toute la façade Atlantique de la France, les températures sont assez douces en hiver pour permettre un hivernage actif, mais la présence d'un local technique est alors conseillée.
Le type de piscine
Cela peut sembler une évidence mais il est tout de même indispensable de faire un point là-dessus. Le type de piscine que vous avez en votre possession et surtout son volume sont des critères à prendre en compte. Par exemple, de nombreuses piscines gonflables ne supportent pas le gel tout comme les piscines hors sol et les piscines autoportées. Les matériaux utilisés pour leur conception s'effritent et se percent à son contact. Vous ne pourrez donc pas tester la méthode active avec ce type de piscine ! De même, les piscines de petit volume ont plus de risques de voir leur eau geler que celles à grand volume. *
Pour résumer cette question, le principe de l'hivernage se pose surtout pour les piscines enterrées ou semi-enterrées car ce sont elles qui risquent d'être endommagées par le gel.
Accessoires indispensables pour un hivernage réussi
Vous l'avez compris, mais faire hiverner toute son installation de piscine demande de s'équiper avec du matériel spécifique. La méthode que vous choisirez aura une influence sur le type de matériel à prendre mais, dans les deux cas, il vous faudra prévoir un budget pour cette opération de maintenance.
Équipement commun aux deux types d'hivernage
Certains accessoires ou produits sont indispensables quel que soit le type d'hivernage que vous souhaiterez faire. Les voici :
- Le thermomètre de piscine : pour surveiller le seuil des 12°C. Jeter un ½il à nos thermomètres pour spas et piscines
- Un balai-brosse télescopique, afin de brosser les lignes d'eau, le fond et les parois de votre piscine que vous pouvez retrouver dans notre gamme balais et brosses piscine.
- Un produit nettoyant tel que le Borkler gel de chez Hth
- Un produit de traitement choc, que ce soit au chlore ou au brome
- Plusieurs litres de produit d'hivernage Winterprotect de chez Hth ou Puripool Bayrol
- Une couverture d'hivernage aux dimensions de votre piscine
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Matériel spécifique à la méthode passive
Outre l'équipement standard que nous venons d'aborder, la méthode passive nécessite du matériel spécifique. Pour descendre le niveau d'eau du bassin à 10 centimètres sous les buses de refoulement, vous aurez besoin d'un système d'aspiration. Le balai-aspirateur Supa-Vac fait très bien l'affaire, tout comme la pompe de vidange submersible Ribiland. Les différents articles d'hivernage passif, comme les gizzmos, les bouchons de buses de refoulement et les flotteurs de bassin, devront eux aussi être pris en compte au moment de définir le budget d'hivernage.
Hivernage actif : quel matériel ?
Pour l'hivernage actif de la piscine, un ensemble de tests vous sera indispensable. Durant toute la basse-saison, vous devrez effectivement vérifier que le pH de l'eau ou son alcalinité soient à peu près stables. Pour cela, les coffrets Pooltester d'analyse de pH, ou même les testeurs électroniques fabriqués par Monarch, sont tout indiqués. Enfin, le coffret hors-gel, dont nous avons parlé précédemment, peut aussi constituer le principal achat que vous devrez faire pour mener à bien un hivernage actif.
En conclusion
L'hivernage d'une piscine consiste tout simplement à lui permettre de passer sereinement l'hiver en la mettant à l'abri du gel. Pour cela, deux méthodes existent : l'active et la passive. L'active vise à laisser tourner la pompe quelques heures par jour afin de conserver une eau de qualité. La passive, elle, consiste en l'arrêt pur et simple de toutes les installations de la piscine, de la pompe au filtre. En fonction du climat où vous vivez, de la disposition de votre local technique et du type de piscine que vous possédez, vous devrez choisir entre l'une de ces deux méthodes d'hivernage. Elles nécessitent toutes deux un matériel bien spécifique qu'il vous faudra acquérir et demandent de s'y prendre dès que l'eau de la piscine descend sous 12°C. Simples à exécuter mais nécessitant de la rigueur, elles sont la base d'une piscine saine à l'arrivée des beaux jours. Avec ce guide, vous êtes désormais prêt à passer un hiver en toute sérénité !